Les futurs magistrats ont choisi leurs postes

Le 23 mars dernier, la promotion 2020 a pu prendre connaissance de la liste des postes élaborée par la DSJ. Cette dernière est composée de 172 postes au siège (44 de juge placé, 37 de juge, 32 de juge des enfants, 26 de juge des contentieux de la protection, 17 de juge de l'application des peines et 16 de juge d'instruction) et 118 postes au parquet (97 substituts du procureur de la République et 21 substituts placés).

Le nombre de postes le plus important se situe dans le ressort de la cour d’appel de Paris (67 postes dont 18 au tribunal de judiciaire de Bobigny et 15 au tribunal judiciaire de Créteil) devant les ressorts de celles d’Amiens (25 postes), de Douai (19 postes) et de Versailles (18 postes). 20 postes outre-mer ont également été proposés aux futurs magistrats.

Les auditeurs de justice ont officialisé leur choix de premier poste en présence de la direction des services judiciaires ce mercredi 30 mars , en fonction de leur rang de classement, après une semaine de réflexion et d’échanges entre eux et avec des magistrats en poste dans les juridictions qu’ils étaient susceptibles de rejoindre.

Une spécialisation par fonction

Se projeter concrètement dans leur future vie professionnelle

Après avoir choisi leur premier poste, les auditeurs de justice de la promotion 2020 vont débuter le 7 avril à l’ENM un mois d’enseignements dédiés à la fonction qu’ils exerceront en septembre 2022, par petits groupes répartis par fonctions.

Le début de cette période de formation sera marqué par une séquence commune à toute la promotion le 8 avril : « l’individu et le collectif au sein d’un tribunal », coanimée par Albertine Muñoz, juge d'application des peines au tribunal judiciaire de Bobigny et co-rédactrice de la tribune publiée dans Le Monde le 23 novembre 2021, et par Christophe Dejours, psychologue du travail. « Cette journée correspond à un vrai besoin, qui permet aux futurs magistrats d’échanger concrètement sur les conditions de travail qu’ils ont observées et vécues en stage pour mieux se projeter dans leur future vie professionnelle », confient Sonia Desages, sous-directrice des études, et Céline Mugerli, son ajointe.
La tribune publiée dans Le Monde ayant mis en lumière la nécessité de renforcer l’accompagnement des magistrats et des agents des services de greffe dans l’exercice de leurs fonctions, le garde des Sceaux a annoncé la mise en place d’un réseau de psychologues cliniciens au soutien des personnels des services judiciaires dès 2023. Les jeunes magistrats auront ainsi la possibilité de s’entretenir avec eux pour éviter de faire face seuls à l’intensité liée à l’exercice de leurs fonctions ou à certaines situations psychologiquement éprouvantes. En outre, le ministère de la Justice va proposer un tutorat des primo-magistrats. La promotion 2020 sera la première promotion à en bénéficier.

Toujours le 8 avril, en complément de cette première intervention, des ateliers co-animés par des magistrats et des directeurs des services de greffe judiciaires seront proposés aux élèves magistrats en petits groupes, avant une rencontre avec Dominique Lottin, ancien membre du Conseil constitutionnel et doyenne du pole Administration de la justice, qui a souhaité évoquer avec les auditeurs de justice leur prise de fonction.

Bénéficier d’interventions de personnalités

La préparation aux premières fonctions sera par ailleurs l’occasion, pour les futurs magistrats, de bénéficier d’interventions de personnalités. Ainsi, Pierre Moscovisci, premier président de la Cour des comptes, viendra échanger avec les auditeurs de justice le 19 avril prochain. Ils bénéficieront par ailleurs de temps d’échanges avec Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation, et François Molins, procureur général près ladite Cour, ou encore avec des membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour évoquer le déroulement de leur future carrière.

Des visites avec leurs futurs partenaires

D’autres échanges sont prévus au cours de ces semaines de spécialisation, cette fois avec les partenaires avec lesquels les futurs magistrats seront amenés à travailler.

Les futurs juges de l’application des peines se rendront par exemple à l'École nationale d'administration pénitentiaire (ENAP) pendant deux jours et visiteront un lieu de placement extérieur. Les futurs juges d’instruction iront quant à eux à l’Institut national de police scientifique de Toulouse.

Les futurs juges des contentieux de la protection expérimenteront la dimension « terrain » et partenariale de leur fonction en se rendant notamment à la commission de traitement du surendettement des particuliers et à l’Union départementale des associations familiales (UDAF). Ils visiteront également l’unité pour malades difficiles (UMD) de l’hôpital psychiatrique de Cadillac afin de découvrir la prise en charge des personnes atteintes de graves troubles psychiatriques, dans la mesure où ils pourront être amenés à être juge des tutelles.

Des officiers de police judiciaire, policiers et gendarmes, co-animeront avec des magistrats du parquet des ateliers de traitement en temps réel des procédures à destination des futurs substituts du procureur.

L’espace de rencontres enfants-parents de Bordeaux se déplacera à l’ENM pour une présentation de cette structure. Les futurs juges qui en exprimeraient le souhait pourront par ailleurs visiter cette structure bordelaise ou tout autre espace situé sur leur lieu de stage.

Enfin, la spécialisation des juges des enfants comprendra notamment une visite d’un centre éducatif fermé à Gradignan.

Une formation continue tout au long de leur carrière

Nouveauté cette année : à quelques mois de la fin de leur formation initiale, des coordonnateurs de formation continue de ENM présenteront aux auditeurs de justice les possibilités de formation qui leur seront proposées tout au long de leur carrière, les magistrats étant tenus de suivre au minimum 5 jours par an de formation continue.

Une journée dédiée aux futurs magistrats qui exerceront en outre-mer

Les futurs magistrats qui exerceront en outre-mer bénéficieront par ailleurs d’une journée spécifique. Au programme : des témoignages et échanges avec des magistrats en poste et des universitaires qui viendront apporter aux élèves magistrats des éléments d’information et de compréhension sur les spécificités liées aux territoires.

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