Les concours complémentaires de l’ENM destinés aux professionnels en reconversion n’existent plus. Quels sont les changements pour les candidats avec le nouveau concours professionnel ?

Un concours ouvert chaque année

« Outre les conditions pour concourir, le concours professionnel sera ouvert chaque année et permettra d’accéder, à chaque session, aux fonctions du premier et du second grades de la hiérarchie judiciaire (à la différence du concours complémentaire). »

Une épreuve d’amissibilité, une épreuve d’admission et une épreuve facultative

« Les épreuves du concours professionnel sont également différentes et ont été conçues afin de permettre de concilier la nécessaire vérification des connaissances juridiques et des compétences des candidats et la compatibilité de la préparation de ce concours avec le maintien d'un exercice professionnel.
Ainsi, alors que le concours complémentaire comportait trois épreuves obligatoires au stade de l'admissibilité et deux (pour le second grade) ou trois (pour le premier grade) à l'admission, le concours professionnel compte une épreuve d'admissibilité unique et une épreuve d'admission.

L’épreuve d’admissibilité consiste en une note de synthèse rédigée à partir d'un dossier de nature juridique (durée : 5 heures, coefficient : 4).

L’épreuve d’admission consiste en un entretien d’une heure avec le jury, qui se décompose en trois parties :

un exposé de 10 minutes portant sur un cas pratique (matière au choix du candidat lors du dépôt de sa candidature : droit civil et procédure civile ou droit pénal et procédure pénale) ;
une interrogation orale de 20 minutes portant sur la matière choisie par le candidat pour le cas pratique, ayant notamment pour objectif d’apprécier ses connaissances juridiques et son aptitude à juger ;
une conversation de 30 minutes portant sur le parcours du candidat, sa motivation, ses réalisations et comportant des questions sous forme de mise en situation, permettant d'apprécier notamment ses qualités et aptitudes face à une situation concrète, son savoir-être, les acquis de son expérience professionnelle et sa connaissance de l'organisation judiciaire, du statut et de la déontologie des magistrats. Cet entretien doit également permettre au jury d’apprécier les compétences managériales des candidats au premier grade. La conversation s'appuie sur le dossier constitué par le candidat admissible présentant son expérience professionnelle (Préparation : une heure ; durée : une heure ; coefficient : 7).
Les candidats pourront également passer une épreuve de langue facultative d’une durée de trente minutes (au choix : anglais, allemand, espagnol, italien et arabe littéral).

La composition du jury a également été élargie par rapport aux concours complémentaires pour inclure, outre des magistrats judiciaires et administratif, des avocats, des professeurs des universités ou maîtres de conférence, un psychologue et une personne qualifiée en matière de ressources humaines. »

Une formation d’un an

« Afin de favoriser et valoriser les reconversions professionnelles dans la magistrature et d'améliorer la formation de ces publics, les stagiaires issus du concours professionnel bénéficieront d'une formation plus longue que celle dont bénéficiaient les stagiaires du concours complémentaire. Celle-ci sera ainsi portée à 12 mois (contre 7 ou 9 mois).
À l'issue de la formation probatoire, le jury d'aptitude pourra par ailleurs décider, pour les stagiaires du concours professionnel n'ayant pas acquis un niveau jugé suffisant de maîtrise des compétences fondamentales du magistrat, du renouvellement de tout ou partie de la formation, alors que le redoublement n'était pas possible pour les stagiaires du concours complémentaire. »

Peut-on passer un concours d’accès et le concours professionnel la même année ?

« Les calendriers des épreuves des concours d'accès à l'ENM et du concours professionnel ne correspondant pas, il est tout à fait possible de passer les deux concours la même année. Au vu des conditions fixées pour passer ces concours, la situation la plus fréquente sera celle des candidats satisfaisant à la fois aux conditions pour concourir au troisième concours d'accès à l'ENM et au concours professionnel.
Le troisième concours d'accès permettra à ces candidats d'accéder au statut d'auditeur de justice et à la formation longue de 31 mois, avec à l'issue des premières fonctions qui ne pourront être exercées qu'au second grade de la hiérarchie judiciaire.
Les candidats privilégiant le statut de stagiaire du concours professionnel bénéficieront d'une formation plus courte de 12 mois avec, en cas de déclaration d'aptitude à l'exercice des fonctions judiciaires à l'issue de la formation probatoire, la possibilité d'occuper des fonctions au premier grade pour ceux d'entre eux issus du concours professionnel premier grade. »

Quels sont les critères pour évaluer le caractère particulièrement qualifiant de l’expérience professionnelle pour l’exercice des fonctions judiciaires ?

« Il n'existe pas de définition ni de liste fixée par la règlementation des activités professionnelles considérées comme particulièrement qualifiantes pour l'exercice des fonctions judiciaires.

L'appréciation du caractère particulièrement qualifiant de l'activité relève du garde des Sceaux, ministre de la Justice, via la direction des services judiciaires, et sera effectuée in concreto lors de l'instruction du dossier à adresser par les candidats à l'ENM dans la suite de leur inscription.

À cette fin, les candidats sont invités à justifier de manière détaillée du contenu de leur(s) activité(s) professionnelle(s) et à être particulièrement vigilants quant à la production de l'ensemble des pièces justificatives qu’il leur sera demandé de transmettre en fonction de leur situation renseignée au moment de l'inscription.

Le concours complémentaire prévoyait néanmoins déjà une condition d'exercice d'une activité professionnelle particulièrement qualifiante pour l'exercice des fonctions judiciaires afin de pouvoir concourir.
Dans ce cadre, outre les professions d'avocat, de directeur des services de greffe judiciaires ou de juriste assistant /attaché de justice qui font l'objet de conditions spécifiques (durée d'activité réduite) pour se présenter au concours professionnel et étaient considérées comme recevables depuis plusieurs années, on comptait également dans les dernières promotions de stagiaires du concours complémentaire des greffiers, des inspecteurs des finances publiques, des inspecteurs du travail, des commissaires de police, ou encore des cadres du secteur privé (directeurs des ressources humaines, conseillers juridiques, juristes d'entreprise…). »

CONCOURS PROFESSIONNEL

Les inscriptions au concours professionnel 2025 sont ouvertes
jusqu'au 22 novembre, 17 heures (heure de Paris).

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